Pourquoi les contes sont-ils autant
appréciés ?
Un conte est un genre littéraire qui regorge d'éléments surnaturels, féeriques, d'exploits magiques ou des événements miraculeux.
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Fonction divertissante
Deux fonctions sont reconnues aux contes de fées : une “ fonction-plaisir ” et une “ fonction-éducation ”.
Les contes permettent de passer un moment agréable. La fiction est un élément qui rend l’histoire plus ludique car ces lectures permettent aux lecteurs-auditeurs d'être plus attentifs et intéressés. Le conte littéraire est conçu avant tout comme une plaisante distraction. Le conte permet de développer un esprit créatif chez l’enfant en développant son imagination. Une autre fonction s’est, plus tard, développée.

"Princesses disney en folie" de Disney Junior


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Fonction didactique
La fonction divertissante de ces récits est accompagnée d’une fonction pédagogique. Les enseignements sont représentés de manière imagée, afin d'être bien compris par le lecteur quelque soit son niveau intellectuel.
Des psychanalystes ont démontré l'aspect thérapeutique de ces récits merveilleux. Les contes de fées peuvent être source pour eux d’apprentissage car ils invitent à la réflexion, et éduquent grâce à leurs moralités. Plaire n’est pas la seule intention annoncée par Perrault, par exemple, lorsqu’il publie ses contes car il prétend également enseigner. En effet, il affirme que les contes de fées qu’il propose ne sont « pas de pures bagatelles » et qu’ils sont porteurs d’« une morale utile ».
Ainsi, le plus souvent, les contes de fées classiques mettent en évidence des valeurs : le message dominant étant que la vertu, le bon sens, la persévérance et l’honnêteté sont tôt ou tard récompensés. L’intention du conteur est d’inculquer agréablement ces valeurs et morales dans l’esprit . Les contes seraient une sorte de “bonbon pour faire avaler la pilule ”, une manipulation puisque Perrault prétend se servir du plaisir que prennent les enfants à ces récits que sont les contes de fées pour mieux les éduquer.
Le conte prend ainsi avec lui une utilité sociale, ou tout au moins, de socialisation des plus jeunes membres d’une société.
"The Magic of book" de Pinterest
photo-de-bebe.blogspot.com/
Stratégies d’ancrage de l’enseignement



L’éducation par le biais des contes de fées serait d’autant plus efficace que ce genre littéraire contient différentes stratégies d’ancrage de l’enseignement.
En effet, les héros de contes sont des êtres peu définis, auxquels chacun peut s’identifier. Ce sont des stéréotypes qui sont révélés et compris par les épreuves qu’ils doivent surmonter. Et ces stéréotypes exposent
des situations que tout le monde peut comprendre. Le lecteur-auditeur peut donc facilement se sentir concerné, voire affecté, et sa mémoire peut ainsi rester marquée par ces récits.
Pour atteindre ce but d’ancrage dans les esprits des lecteurs-auditeurs, les conteurs s'appuient sur la stratégie de leur narration, destinée à favoriser la mémorisation du conte par les lecteurs-auditeurs: leurs contes sont composés de séquences narratives liées à des images marquantes. Le conteur marque efficacement les esprits de ses lecteurs-auditeurs en faisant appel à leur logique puisque séquences et images sont porteuses de sens.
On retrouve évidemment les cinq étapes attendues du schéma narratif :
- une situation initiale stable où les personnages, les lieux et l'époque sont présentés mais restent assez indéterminés et où l'imparfait est employé. La situation initiale apparaît souvent comme injuste. Elle est donc amenée à changer.
- cette stabilité est perturbée par un élément de rupture qui souvent modifie le nombre ou la situation des personnages, le lieu où la représentation du temps : l'élément perturbateur.
- les péripéties se caractérisent par l’enchaînement très rapide des actions, qui mettent en scène le héros en péril. Le rythme varié et le suspense sont possible grâce au style direct, des commentaires du narrateur et des effets de pause.
- la situation finale propose un nouvel équilibre dont le lecteur est persuadé qu’il va être durable. Le héros a triomphé de toutes les épreuves. La situation finale établit enfin la situation réelle du héros, telle qu'elle aurait dû apparaître dès le départ. Cependant, la fin n’est pas toujours heureuse, certains contes se terminent même très mal.
- à cela s’ajoute chez Perrault une ou deux moralités .Il joue parfois sur des effets qui apparaissent comme des incohérences: relance de l'action, réapparition de personnages oubliés.
Mais l’ancrage de la réception s’effectuait aussi beaucoup par la répétition au sein du même conte. Les contes utilisent donc plusieurs sortes de répétitions qui permettent d’assurer la compréhension, la confirmation et la mémorisation des informations fournies, ce qui correspond à un besoin psychique de l’enfant. Cette stratégie ne surprend pas puisque la répétition est prétendue être la base du métier d’enseignant. Ces répétitions auraient, un certain impact émotionnel qui concourrait à marquer l’esprit de l’enfant, par exemple en renforçant le suspens ou la dramatisation de l’intrigue. De plus, elles provoqueraient chez le lecteur-auditeur des impressions de déjà-vu, de connu, et de déjà ressenti : le conte ferait alors écho à son inconscient, ce qui permettrait de profondément l’y ancrer.
Enfin, la mémorisation des contes ou de leurs enseignements passait aussi par l’illustration, qui marque la mémoire. En effet, celle-ci contient, le plus souvent, l’impression que l’on garde du conte, l’effet que la lecture a sur soi. La mémoire visuelle du lecteur joue un rôle très important car c’est par ce biais que celui-ci va pouvoir se remémorer et reconnaître les caractéristiques physiques des personnages et des scènes clés du conte.
En somme, du plaisir, des images marquantes, des répétitions, des illustrations pour mieux ancrer les enseignements, autant de manières différentes, selon la sensibilité de chacun, de marquer durablement les mémoires.

Montage photo de Noorène Djaffar grâce àstorybrooke.forumpro.fr
Montage de Noorène grâce à des captures d'écran de "Cendrillion" de Disney
Extrait de "Le petit Chaperon rouge" de Charles Perrault

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"Monstres et companie" de Disney
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Un merveilleux vecteur de réconfort
Les éléments merveilleux du conte ne sont pas là pour rien: un pacte féérique est passé entre le conteur et le lecteur-auditeur qui accepte de croire, le temps du conte, à l’univers merveilleux; de plus, les éléments surnaturels surgissent dans le récit sans provoquer de réaction particulière chez les personnages concernés. Or ceci permet d’obtenir l’adhésion du lecteur, car même si les lois de la nature ne sont pas respectées dans le conte, il possède néanmoins sa propre logique et l’ensemble des aventures qu’il rapporte s’enchaînent de manière cohérente. En somme, ce merveilleux est, en quelque sorte, “ rationalisé ”.
Le merveilleux sert souvent à mettre en valeur à la fois le héros et ses aventures, mais aussi les qualités du héros qui lui permettent de réussir sa mission ; et donc, d’une certaine manière, les valeurs que l’on cherche à ancrer profondément en l’auditeur-lecteur.
Les psychanalystes font, en effet, un parallélisme entre le merveilleux des contes de fées et les processus internes de l’enfant, pour montrer en quoi ce genre littéraire peut être d’un réel réconfort pour celui-ci. Donc, au-delà de ses “ fonction-plaisir ” et “ fonction-éducation ”, le conte de fées aurait une “ fonction-réconfort ”.
Grâce au merveilleux du conte de fées, l’enfant se sentirait compris et pleins d’espoirs. Le conte serait ainsi recommandé car il aurait une utilité liée au développement de l'enfant: face aux angoisses de celui-ci, certains raisonnements adultes destinés à le rassurer restent hors de sa portée et s’avèrent donc inefficaces. Car l’enfant n’a pas encore les capacités de raisonnement nécessaires pour bien intégrer ces explications, et profiter de leur sens plein (ce qui peut d’ailleurs augmenter encore son angoisse). Tandis que le conte, en s’adressant moins au raisonnement de l’enfant, encore insuffisamment développé, qu’à ses affects, parvient à le soulager bien plus efficacement.
Le conte du Chat botté, par exemple, répond à une problématique importante : faut-il aborder la vie avec la conviction que l’on peut venir à bout de toutes les difficultés ou avec une mentalité de vaincu ? Et sa morale optimiste à ce sujet réconforte les enfants.
Par ailleurs, l’enfant est un être très dépendant des adultes, il ne peut pas faire grand-chose tout seul, et cela peut facilement le démoraliser. Mais le conte de fées peut l’aider à reprendre courage en accordant une importance extraordinaire au moindre progrès et en pensant que ce progrès peut entraîner des résultats merveilleux !
De plus, les enfants apprécient tout particulièrement les contes de fées qui mettent en scène leurs propres faiblesses, car les grands soucis de leur existence à eux sont, par exemple, l’angoisse de la séparation d’avec leurs parents, les terreurs nocturnes, la peur de l’abandon… Ici apparaît donc clairement la “ fonction-réconfort ” que l’on peut attribuer aux contes.
Capture d'écran de "Cendrillon" de Disney
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Pour résumer ...
Les fonctions plaisir, fonctions didactique et fonctions réconfort , par le bias de stratégies d’ancrage efficaces font que l’enfant apprécie tout particulièrement les contes . En effet, il en tire des effets psychiques bénéfiques à son développement et il retient très bien les contes, même les petits détails et peut facilement les reconnaître.
“Le conte n'est pas fait pour endormir les enfants, il est fait pour réveiller les adultes.”Nahman de Bratslav; les futurs adultes que seront les enfants.

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La publicité ci-dessous utilise des contes. En effet elle utilise des scènes ou éléments clés et caractéristiques des contes. Cependant, on remarque que celle-ci va chercher à se différencier en incluant une variante par le biais du registre comique.
PUBLICITE "DELICHOC" :
On retrouve des caractéristiques du conte avec: la musique, les coups de minuit, le grand palais du prince,le tapis large ainsi que les grands escaliers , le carosse, Cendrillon qui perd sa chaussure et qui est pressée de quitter la fête.
Il y a cependant une partie revisitée lorsque Cendrillon part mais revient et reprend sa chaussure ce qui crée un effet comique.
TPE - Lycée Français de Tananarive
DJAFFAR Noorène
HIRIDJEE Nehmat
ISMAEL Ryan
PIGNY Roxane
2016